mercredi 12 août 2015

VISITE DU VAL MAIRA
Randonnée 2015

Toutes les photos peuvent être vues sur le lien ci-après :
https://www.dropbox.com/sh/xy5azgani4ssw8l/AABmncGaYDW4QNBhHOCdQbeda?dl=0

Ce compte rendu appelle bien sûr des commentaires et des compléments par les participants. Il faut savoir que Sarah tient un moleskine et prend des notes à tout moment disponible !!!


L’idée est de visiter la Alta Val Maira, la région italienne à l’Est et Nord-Est de Larche.  Le Val Maira naît dans les Alpes italiennes occidentales, dans le massif de Chambeyron, à la frontière franco-italienne. De l'autre côté de cette frontière se trouve la vallée de l'Ubaye. Au nord se trouve le Val Varaita, au sud-est le petit val Grana et au sud la vallée de la Stura di Demonte qui débouche sur le col de Larche. Le site est dominé par la crête frontalière marquée par de nombreux sommets pouvant dépasser 3000 mètres d'altitude. Le fond de la vallée est marqué par le col de Mary à 2641 mètres d'altitude.[1]

Nous partirons du Boisset à l’aube et après un tour de 6 jours (5 nuits) à travers les différents vallons et sommets du Val Maira puis de Fouillouse, nous rejoindrons Larche pour une bière chez Paluel avant de remonter au Boisset par la navette. Chaque jour nous verra conquérir un sommet de façon à avoir la meilleure vue possible sur cette région du Val Maira et pour terminer sur le massif de Chambeyron.

Dimanche 2 août
Tout le monde (soit 7 personnes) arrive au Boisset à peu près à la même heure (18h).

  • JeanPierre, Annou, Odile et Marthe de Nice ou Valbonne grâce à l'auto rouge de Jean-Louis
  • Michel direct d'Embrun avec sa voiture
  • François et Sarah de Marseille après avoir laissé Kawtar, agnès et Majdouline à l'avion pour Rabat.


Lundi 3 août : traversée du Monte Scaletta

Le premier jour est bien annoncé assez long et le topo initial qui prévoyait une descente tranquille depuis le Mont Scaletta par une piste militaire jusqu'au refuge de Gardetta était un peu trop optimiste. Il s'agit quand même de passer six Colle ou Passo avec chaque fois une petite remontée et même parfois une bonne remontée...!

Pour commencer on remonte le vallon de l'Oronaye après avoir laissé deux voitures au parking du Lausannier (pour économiser 150m de montée...). La photo montre le vallon du Lausannier avec l'Enchastraye déjà ensoleillé au fond.


 Première montée jusqu'au joli vallon de l'Oronaye où l'on profite pour fixer chacun. Il n'y a pas encore trop de monde, étant partis vers 7 heures du Boisset.



Le Moïse nécessite bien sûr une photo spéciale. C'est un sommet sauvage, peu agréable, un vrai tas de pierraille dans laquelle le cheminement est difficile (casque conseillé).

Une étape intermédiaire au lac de l'Oronaye (2411), toujours photogénique.


Et puis c'est le fameux Colle di Roburent (2502) et son lac (Lago Superiore di Roburent) excessivement agréable avec son étrange presqu'île.

 Ici on voit tout le groupe grâce à l'amabilité d'un passant.

Mais pas de baignade, il ne faut pas s'attarder... le refuge est encore loin. Prochaine étape: Colle della Scaletta (2639) où s'impose une petite halte avant l’ascension du Monte Scaletta (2840).

L'ascension du Monte Scaletta nécessite de passer par des galeries creusées par l'armée italienne à l'époque où les généraux (trop marqués par la guerre de tranchée) imaginaient pertinent de développer des lignes fortifiées. Mais enfin ce passage évite une escalade sans doute difficile, donc merci à l'armée italienne !








Du Monte Scaletta, on emprunte un chemin de crête taillé par les militaires italiens à même le rocher. Chemin délicieusement aérien, mais qui vieillit à certains endroits rendant certains passages un peu scabreux. Mais tout le monde passe sans récriminations !
Ce chemin de crête restera un des points forts de la randonnée. Facile finalement, il se joue des rochers grâce aux efforts des militaires et offre des vues plongeantes des deux côtés de la crête.







Après la crête du Scaletta une petite remontée nous permet d'atteindre le Passo Peroni (2583) que l'on voit au fond de la photo.




Une dernière photo pour dire adieu au col de Roburent et son Monte della Scaletta avant de plonger plus avant dans le Val Maira.


Après le Passo Peroni, c'est le Passo la Croce Occidentale (2603) où un délicieux Bivacco donne envie d'une petite sieste.

Mais il ne faut pas s'éterniser dans cette sieste si on veut arriver à temps pour le dîner. En Italie les refuges servent le dîner à 7h du soir... La carte indique une belle route militaire sans problème apparent... que l'on atteint par le Passo la Croce Orientale (2629).
Mais la réalité sera autre ! Une immense combe (la Comba Emanuel Superiore) uniquement en caillasse. En plus des avalanches de caillasse ont recouvert la route militaire en beaucoup d'endroit, ce qui ne facilite pas le passage. Heureusement Michel nous assure que sauter de cailloux en cailloux prévient de l’Alzheimer !

Au bout de la combe, il s'agit bien sûr de remonter au prochain col, le Colle Oserot (2641). Montée assez dure à avaler. Les filles peinent, François et Marthe se feront un plaisir de redescendre pour les aider.

C'est avec plaisir que nous arrivons enfin à ce Colle Oserot (2641) d'où il n'y a plus qu'à descendre puis remonter encore une fois au col suivant : ce sera le Passo Rocca Brancia (2605).






C'est à ce dernier Passo que nous avons enfin une vue sur le refuge Gardetta (2337). Mais ce n'est pas fini et ce refuge semble encore bien loin! Nous y arriverons tout juste pour le dîner (7h) et avons à peine le temps de prendre une douche.


Le refuge Gardetta ( 2337) est bien sympa comme souvent les refuges italiens. La pasta est bonne et le dortoir agréable. Ce refuge se trouve sous le Passo della Gardetta (2439), en bordure d'un immense plateau herbeux plein de vaches. C'est très joli.
A remarquer que l'Italie se différencie de la France en élevant encore des vaches de montagne, des vaches blanches. En France il n'y a plus que des moutons dans les alpages et ceux-ci étant trop nombreux, ils détruisent petit à petit la diversité végétale en engloutissant les fleurs avant qu'elles aient eu le temps de produire les semences.




Mardi 4 août : ascension du Monte Casorsso et Chialvetta

Départ du refuge Gardetta (2337) au petit matin. Au fond de cette photo on aperçoit un beau sommet, la Rocca la Meija (2833), que nous regretterons bien de ne pas avoir prévu de gravir.







Arrivés au Passo della Gardetta (2439), il s'agit de suivre l'arête nord qui conduit au Monte Casorsso (2781). Une belle arête avec quelques passages amusants, des cordes fixes facilitant l'escalade.




Le Viso surgit tout au fond et mérite la photo suivante.


Du Monte Casorsso conquis de haute lutte par Sarah, François, Michel (bien sûr) et Jean-Pierre, on voit tout en bas le village Chiavelta (1475) où se trouve notre prochain gite pour la nuit. La vue est magnifique sur tout le Val Maira.


 Le groupe se reconstitue en dessous du col de Gardetta, mais il faut trouver l'endroit de pique-nique convenable, ce qui est toujours délicat.
Dans cet objectif, nous continuons la descente, passant à côté d'énormes blockhaus de la ligne Maginot italienne dont on voit un exemplaire sur la photo.


Grâce à François nous découvrons finalement le lieu de pique nique idéal, bien tranquille, à l'écart du chemin un peu trop fréquenté.











Arrive ensuite l'épisode Vivière (1708), un adorable petit village où nous découvrons l'existence d'un gite. N'ayant pas réservé là, il va nous falloir continuer à descendre jusqu'à Chiavelta (1475) pour remonter le même chemin le lendemain ! Un certain mécontentement se déclare mais heureusement une bonne bière fraîche servie au gite calme provisoirement les récriminations.


Finalement nous quittons Vivière mais nous le regretterons pas : Chialvetta (1475) est un trop joli village  qui s'annonce par son clocher bien caractéristique des villages italiens.




Voici la vue de notre dortoir. Quel plaisir de retrouver la verdure reposante après les déserts de caillasse que nous avons traversé pour arriver au refuge Gardetta !

Voici l'entrée de notre dortoir dans une maison séparée du corps du gite.

Après la douche, on visite le village. Sur la photo suivante on remarque l'entrée du gite. La fontaine plait tellement à Sarah qu'elle l'utilisera pour remplir sa gourde plutôt que le robinet vulgaire de la salle de bain. A ce sujet, ce gite décidément très confortable nous offre un dortoir rien que pour nous avec même une douche privée et les toilettes.



Quelques photos typiques du village que nous parcourons dans tous les sens. Ces villages du Val Maira sont vraiment plaisants. Toutes les maisons ont des toits en lauze, c'est propret, on se dirait en Suisse !
Le gardien nous raconte que la région se prête bien au ski de montagne. Les italiens semble adorer les descentes dans des petits couloirs bien exposés et dont la pente dépasse largement les 45% (il y en a beaucoup dans le coin). Ces fous arrivent même à descendre des couloirs du Moïse sur la face nord. De la folie. D'ailleurs ils ont établi une graduation du risque en cas de dévissage (un virage raté par exemple) :
  • E1 : risque de blessure
  • E2 : mort possible
  • E3 : mort probable
  • E4 : mort certaine




Le dîner au gite sera particulièrement apprécié, en particulier des pâtes avec une sauce de courgettes. Décidément ce gite est peut-être le meilleur de toute la randonnée.



Mercredi 5 août

Départ à l'aube pour profiter de la fraîcheur matinale.

Il faut commencer par remonter le chemin parcouru la veille jusqu'à la bifurcation qui mène vers l'un des deux cols que nous avons ciblés pour gagner la Valle del Maurin et Chiapera: Colle d'Enchiausa (2742) ou Il Colletto (2678).











Le choix va finalement porter sur Il Colletto, tout simplement parce que ce dernier économise 100m de montée. Nous regretterons ce choix lorsque nous entreprendrons de le gravir. Col très raide, caillasse, risque de glissade.
On aurait mieux fait de rester sur la topo initial et passer par le Colle d'Enchiausa, d'autant que le chemin d'Enchiausa longe un joli lac, le lac d'Apsoi;


Plus haut dans la montagne, on longe une vacherie (ici il n'y a que des vaches blanches, des vaches de montagne).


Curieusement à coté de cette jolie vacherie (Grangie Gorra, 1906), un champ équipé de plastiques de forçage bien alignés. Nous ne réussissons pas à déterminer ce qui pousse là dessous, malgré les efforts de Sarah qui n'hésite pas à descendre pour voir cela de plus près.
Pour installer un champ si bien aménagé à 1900m sans accès facile, ce qui pousse là ne doit pas être quelque chose licite !




La montée continue dans un paysage agréable jusqu'à la fameuse bifurcation. Sur la photo suivante on distingue les villages d'où l'on vient. Vallée finalement très jolie où l'on aimerait revenir pour l'explorer à ski !



Voici la fameuse bifurcation entre les deux cols. Le choix est décidé: ce sera Il Colletto et sa caillasse que nous allons connaître !
Un bouquet d’edelweiss nous encourage dans cette montée un peu longue.

Mais les choses sérieuses approchent. Il s'agit finalement de grimper le petit col qu'on voit au fond sur la photo. Et ce qu'on ne sait pas, c'est que la descente sera encore plus raide !


Voilà, nous y sommes enfin. Même pas la place de s'y tenir tous ! Et des deux côtés, c'est aussi raide, même plus raide à la descente...

On voit bien sur la photo le col que nous venons de descendre (avec quelques difficultés). Nous errons dans la caillasse à la recherche d'un endroit  un peu herbeux pour pique niquer...

Plus bas nous rejoignons le chemin du col d'Enchiausa avec le Moïse au fond. Mais ce n'est pas le moment de regretter notre choix ! Il s'agit de repérer le chemin dans la forêt qui va nous mener à Chiappera.

On voit mieux le Moïse (ou Monte Oronaye pour les italiens) sur cette photo vers le col d'Enchiausa.

Voici enfin la vallée de Chiappera avec au fond le fameux Rocca Provenzale, spot d'escalade réputé. Il n'y a plus qu'à rejoindre ce petit village en essayant de ne pas trop descendre.

Arrivée à Chiappera (1620). Un café nous tend les bras et nous ne résistons pas à une bonne bière fraîche ! L'occasion de faire quelques photos côté féminin et côté masculin.

Nous rejoignons le refuge de Campo Base (1640) à 15' de là. Il y a du monde mais après quelques discussions avec le gardien (pas bavard mais efficace) nous obtenons un dortoir pour le groupe de sept plus un étranger.
Le repas sera excellent. Je pense qu'on peut décerner les trois étoiles au cuisinier de Campo Base !!! La charcuterie italienne confirme ici sa réputation.


Jeudi 6 août : conquête du Monte Bellino

Cette journée est consacrée à la conquête du Monte Bellino (2937). Seuls les trois garçons s'engagent dans cette opération, les femmes préférant paresser un peu au lit et visiter tranquillement le coin. En fait Marthe, Sarah et Annou feront le tour du la Rocca Provenzale (ce qui est déjà pas mal). Elles assisteront même à l'escalade d'une cordée sur un voie assez lisse de la deuxième aiguille et ceci pour le plus grand plaisir de Marthe, toujours nostalgique de ses hauts faits de jeunesse.


Nous avons décidé de suivre l'arête intégrale jusqu'au sommet. Comme d'habitude Michel monte sans s'arrêter, ne serait-ce que pour boire un coup. Avec François nous faisons quelques bonnes pauses pour nourrir l'estomac...
On voit sur la photo la vallée de Maurin que nous rejoindrons à la descente. Juste en face, le vallon de Stroppia, falaise glaciaire que nous escaladerons le surlendemain pour rejoindre Fouillouse.

L'arête offre parfois des surprises comme ce bouquetin en train de faire tranquillement la sieste et que notre présence ne fera pas bouger d'un pouce !

C'est une belle crête qui n'en finit pas. Quelques nuages pas méchant bouchent un peu la vue. Ce n'est pourtant pas ces nuages qui nous feront manquer le chemin qui  descend du Colle della Val Fissela (2872) pour gagner le Monte Bellino, ce sera un manque d'attention.

Suite à cette erreur finalement bienvenue, nous nous retrouvons au Monte Albrage qui culmine à 2996, plus haut donc que le Monte Bellino (2937) qui se situe juste après. Le Valle del Maurin d'un côté, le Valle di Traversiéra de l'autre. De grands alpages tout pleins de vaches blanches!!!

Pique nique au Colle della Val Fissela (2872), bien installés sur un bivouac (ou emplacement militaire).

Après mures réflexions, nous entreprenons de descendre directement vers le Valle del Maurin, plutôt que de gagner le Monte Bellino descente et remontée nécessaire). D'après la carte une sente devrait faciliter la descente, mais l'expérience de Il Colletto peut laisser dubitatif. Effectivement c'est bien une sente très vague qu'il faut chercher dans des pentes assez raides. Le gardien du refuge nous dira que cette descente est très connue à ski (un must).



La descente nous donne l'occasion d'admirer le Val Maurin qui remonte jusqu'au col Marie (Colle del Maurin pour les italiens).
Quelque chose attire notre attention: des vaches processionnaires!!! Tout à fait comme les chenilles homonymes!! C'est en fait tout un troupeau qui redescend vers le replat où elles passent la nuit, au bord d'un petit lac.

Enfin en bas !!! Et une jolie petite maison qui donne envie de séjourner.


Sur cette photo on voit tout au fond le Monte Albrage dûment conquis et plus à gauche le Monte Bellino que nous avons méprisé.


Retour à Campo Base pour une bonne bière en attendant le pastis du soir et les deux bouteilles de Barbera qui font partie de nos habitude pour le dîner !!!


Vendredi 7 août : traversée par le col de Stroppia sur Fouillouse

Quand on voit la falaise qui monte au Passo del Asino, on se dit que c'est impossible (sauf avec équipement d'escalade). Pourtant j'ai vu des skieurs monter par là!! De plus le chemin est marqué GR.


Le début ne pose pas de problème sauf qu'il se met à faire très chaud. Le moindre ruisseau est une occasion pour tremper la casquette et se rafraîchir la tête.



Après un premier seuil, nous arrivons sur un délicieux replat où nous rêvons de bivouaquer..



Mais les choses sérieuses commencent... Heureusement le chemin est excellent, bien du niveau GR, et avec l'aide de quelques cordes fixes tout passe facilement. Néanmoins je me demande comment font les skieurs???




Encore une vue sur le Monte Albrage où nous étions hier et cette Valle del Maurin.


Surprise !!! A la sortie de la dernière falaise, un adorable petit bivacco (fermé malheureusement) sur une esplanade dont il vaut mieux ne pas s'écarter (chute assurée, type E4).
C'est vraiment l'occasion d'un petit en-cas dont nous profitons bien.

L'arrivée du chemin au bivacco est époustouflante. Un si joli replat après la falaise aride.

La vue est trop belle... On resterait bien dans ce bivacco !! Cependant la source proche est tarie, il ne coule plus d'eau. Le Lago Niera juste au-dessus est à sec. Nous ne trouverons d'ailleurs aucun lac suffisamment plein pour se baigner.
Mais voilà, il faut continuer dans un agréable vallon sauvage où nous trouverons enfin des moutons. Le lac de Nubiera est à sec, comme de nombreux lacs d'ailleurs. Pas de baignades !



Enfin le col de Stroppia (2865) ou Colle di Nubiera pour les italiens. Il n'y a plus qu'à descendre sur Fouillouse.
Un petit espace de bivouac nous accueille pour le pique nique.


Certains préfèrent la hauteur...

Dès l'entrée dans le vallon de Fouillouse, le Brec de Chambéron rappelle sa présence... Ce vallon est très plaisant, tout en verdure. Tout cela nous rappelle le camping sauvage des grands-parents dans les années cinquante. C'est vraiment un environnement magnifique.

L'entrée au village de Fouillouse (1900) nous accueille avec cette adorable petite église. Nous rencontrons là deux braves dames dont l'une aurait des liens de parenté avec l'abbé Pierre dont le père est né à Fouillouse. La maison de la famille existe d'ailleurs toujours. L'abbé Pierre venait, parait-il, régulièrement à Fouillouse pour se ressourcer. Ces dames envisagent de restaurer l'église. En sondant les couches de platre, elles ont réussi à mettre à jour des traces de fresques peintes qui dateraient du 13ème siècle. Aussi l'église (église car il y avait un curé à Fouillouse) devrait être reconnue par les Monuments Historiques et dûment restaurée (en particulier les fresques bien sûr).
Nous avons eu droit à une visite spéciale et bien sûr un appel aux dons...
On remarque sur la photo que l'une des cloches a l'air neuve. Effectivement la vieille se trouve à l'intérieur de l'église, inutilisable car percée par les balles des militaires italiens lorsqu’ils occupèrent le village au cours de la dernière guerre (peut-être un jeu italien???!!!).

Le gite de Fouillouse est tenu par un fils de Daniel Ferran (d'Esteng) et nous y serons très gentiment accueillis. Après notre traversée du col de Stroppia, la bière n'a plus le même goût, surtout la première gorgée ! Seul le dîner sera un peu décevant, du moins pas au niveau de ce que nous avons connu dans les refuges et gîtes italiens bien que nous ayons appliqué l'ordinaire habituel, soient le pastis puis les deux bouteilles de rouge (recommandées par le fils Ferran). En prime nous avons droit chacun à un sucre imbibé de génépi et conservé dans de l'alcool pur.




Et surtout bien logés dans un dortoir pour 10 personnes et où nous sommes seuls. Une porte donne directement dehors. Les lits sont fermés par des rideaux, Sarah est enchantée !

Il faut bien sûr admirer les cadrans solaires avec sur chacun une phrase rappelant que le temps passe pour tout le monde...
Passants passez.
Tout fuit, tout passe et trépasse
Le Brec seul demaure
Impassible
Il faut dire qu'on voit le Brec de Chambéron de partout dans le village.



Samedi 8 août : Tête de Sautron par les cols de Portioletta et Portiola

La balade commence excellemment par le chemin rive gauche (nous étions arrivés par la rive droite bien sûr). Nous disons au revoir au village qui nous a si bien accueillis.

Montée tranquille à l'ombre des mélèzes.

Et puis au fond, le col du Vallonnet (2524) se détache.

Au col du Vallonet, on voit l'objectif : le petit et étroit col de Portioletta (2692) et à gauche de ce col, la Mayna (3067).
C'est alors que l’impromptu surgit. Comme souvent lors du dernier jour dans ces randonnées Onimus, voilà que le groupe éclate sans trop en discuter.

  1. François et Sarah ont pris pour objectif l'escalade de la Mayna et les voilà partis vers le col de Viraysse (2721).
  2. Michel déteste s'arrêter en cours de route. Il a pris son rythme habituel et suit le topo initial by the book. Ce sera donc Portioletta, Portiola et la Tête de Sautron (3165). Nous le retrouverons au pique nique au-dessus de la cabane de Viraysse.
  3. Le solde du groupe (Marthe, Odile, Annou et Jean-Pierre) se contentera du col de Portioletta, quitte à remonter ensuite au col de l'Oronaye pour rejoindre directement le Lauzanier et les voitures.

Tout cela semble bel et bon, il fait un temps splendide, pas un nuage !!! Aucun souci...

Voici donc la Meyna de François et Sarah dans toute sa splendeur, vue du col du Vallonet.

Une petite discussion intéressante avec la bergère qui occupe avec ses 1200 moutons le vallon du Vallonnet (et son lac complètement à sec). Quand je lui parle des loups (on parle toujours des loups avec les bergers...) et que je m'étonne de ne pas entendre les patous aboyer comme des fous, elle m'explique que les patous sont trop dangereux avec le GR qui passe à côté. Mais alors les loups??? Et bien il y a les ânes, répond-elle. Les ânes servent d'alerte. Ils sentent ou entendent le loup de très loin et leur braiment réveille tout le monde. En plus elle dispose d'un pistolet au cas où... mais elle m'a bien précisé que son pistolet tirait à blanc (en fait les bergers n'ont pas le droit d'avoir des fusils...).

Le pique nique après le col de Portioletta nous permet d'admirer la Meyna vue de l'autre côté. Marthe distingue des grimpeurs qui semblent descendre. Ceux-là ont de la chance, ils arriveront peut-être avant l'orage, ce qui ne sera pas le cas pour François et Sarah.
A peine installés, nous voyons arriver Michel descendant de son Sautron. Une directissime sans aucun arrêt, il n'avait même pas bu une goutte d'eau ! Du coup il n'avait même plus faim et n'a pas mangé son œuf quotidien (c'est le menu de base de Michel pour le pique nique : un œuf par jour !).


Orage il y eut et foudroyant. Bien sûr des nuages commençaient à s'amonceler mais c'était comme les jours précédents et rien ne laissait présager un orage prochain. En fait il ne fut pas "prochain" mais plutôt immédiat. Cela commença à la fin du pique nique avec une goutte d'eau. Donc pas de sieste, descente immédiate.
Odile, Marthe (guérie de sa bronchite) et Jean-Pierre décident de remonter au col de l'Oronaye pour éviter de prendre la navette. Une sortie excessivement pure de la randonnée !
Michel, bien sûr toujours pressé, préfère descendre directement à Larche en courant pour attraper la navette et récupérer sa voiture au Boisset.
Annou se dit que c'est plus confortable de descendre à Larche et boire une bière chez Paluel. Elle suit donc Michel.

C'est juste quelques minutes plus tard que l'orage éclate. Un bon orage, avec grosse pluie, grêle, tonnerre de tous les côtés. Bon le poncho protège bien sauf que l'eau coule dans les souliers et que l'on finit par marcher comme dans un marécage.
Mais le plus inquiétant sont les jeunes: François et sa fille, là haut perdus dans la Meyna. On imagine le tonnerre se répercutant dans les rochers et les éclairs flashant de tous les côtés  ... Mais le plus difficile c'est certainement de descendre sous la pluie. D'abord il faut arriver à désescalader le rocher, ce qui n'est jamais commode quand la pierre est mouillée. Mais surtout je sais qu'ils n'ont pas de poncho. Alors avec ce qu'il tombe comme pluie (des trombes), ils ne peuvent qu'être complètement trempés au bout de quelques minutes. Et en plus leurs sacs ne sont pas protégés.

Finalement tout le monde (sauf Michel qui a réussi à attraper la dernière navette et partir avec sa voiture) se retrouve au Boisset (Marthe est allée chercher en voiture les trois perdus de Larche: Annou, François et sa fille). Pendant ce temps j'avais allumé le feu prévoyant le pire. Et le pire c'était. Même les billets de banque de François étaient trempés et en plus le porte feuille avait déteint sur eux!!!
Enfin bref, il a fallu réchauffer la petite Sarah, bien assise au coin du feu... la pauvre qui a descendu la Meyna sous les coups de tonnerre, une pluie battante et même de la grêle !!! Maintenant elle connaît les aléas de la montagne...



Un bon plat de pâte après un pastis convenable, arrosé d'un bon vin fourni par Alain a achevé de nous remettre en forme après ce déluge.

Le lendemain matin, le temps est grisâtre. Il était temps de terminer.



En conclusion, ce fut une belle randonnée, malgré l'absence remarquée d'Henri. En fait nous nous sentions un peu esseulés dans la montagne sauvage sans sa présence chaude et réconfortante !!! Mais nous avons réussi à avoir du café tous les jours, du top level!!!
Vive le Val Maira qui nous a si bien reçus !!!!


[1]  Source wikipedia